Réponse à la question orale de Monsieur Matthieu Pillois (DéFI)
Ma réponse à la question orale de Monsieur Matthieu Pillois (DéFI) à propos de l’impact de la réforme des rythmes scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles
Bonjour Monsieur Pillois,
Je vous remercie pour votre question qui met en lumière un ce sujet important qu’est l’adaptation des rythmes scolaires tels que nous les connaissons aujourd’hui.
Vous le savez certainement, l’objectif premier de cette réforme est de mieux respecter les besoins physiologiques de l’enfant, de lutte contre l’échec scolaire et de tâcher de réduire les inégalités sociales qui n’ont de cesse de se reproduire dans l’enseignement.
L’école publique pour tous a été pensée au 19ème siècle et répondait aux besoins et contraintes de l’époque. S’il était pertinent de libérer les jeunes durant l’été pour les travaux agricoles, on peut se demander si cela reste bien le cas à l’heure actuelle, surtout à la lumière des travaux universitaires liés à la mémoire ou au nombre important d’élèves pour qui grandes vacances riment avec garderies, ennui et temps d’écran disproportionnés.
Il faut savoir que cette réforme initiée dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’Excellence est largement soutenue par la Ligue des familles, le délégué général aux droits de l’enfant et l’ONE.
Si nous pouvons nous réjouir de cette adaptation du rythme scolaire, cette réforme aura des conséquences réelles. Outre l’impact sur l’organisation de l’année scolaire, cette réforme va avoir une influence considérable sur l’organisation des centres de vacances, dès lors que ceux-ci devront répondre à la demande des parents et des enfants pour les deux semaines supplémentaires pour les congés de Printemps et d’Automne. Afin de pouvoir offrir un service de qualité, le secteur a par ailleurs demandé à la ministre Bénédicte LINARD, Vice-Président et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes d’augmenter le montant de l’enveloppe fermée des centres de vacances et ainsi prévoir plus de moyens.
Pour ce qui est de la consultation, à l’heure actuelle, le Collège n’a pas été saisi de cette question pour la simple et bonne raison que, en dehors des effets d’annonce de Madame la Ministre Désir dans la presse, aucun acte officiel de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a encore été posé.
Les négociations qu’impliquent une telle réforme ne se font pas en ligne directe avec les Pouvoirs Organisateurs, mais avec leurs représentants, à savoir, pour l’enseignement fondamental communal, le CECP. Dans ce cadre, nous n’avons pas encore été sollicités par cet organe de représentation.
En ce qui concerne l’impact sur nos centres scolaires, nous pensons que celui-ci devrait être mesuré. Certes il faudra revoir quelque peu l’organisation de nos horaires ainsi que de l’offre des activités parascolaires.
Pour ce qui est de l’organisation de nos stages et plaines de vacances, l’allongement des vacances de Pintemps et d’Automne aura probablement un impact financier, notamment via les subventions octroyées par l’ONE. Nous avons d’ailleurs été consultés par Burlocalis à la demande de la ministre Bénédicte Linard afin d’avoir une vue d’ensemble sur le coût des plaines de vacances organisées par les acteurs de l’ATL (accueil temps libre). Cette réforme risque aussi d’avoir un impact sur la disponibilité de nos moniteurs qui sont, pour la plupart, étudiant dans l’enseignement supérieur.
Une autre difficulté que vous évoquez dans votre question réside dans cette fracture qui n’a de cesse de diviser notre pays entre communautés que vous évoquez dans votre question. Pour ce qui est de nos écoles, nous nous attendons à avoir encore plus difficile pour recruter de professeurs néerlandophones et assurer ainsi notre enseignement en immersion au centre scolaire du Pré des Agneaux. Dans ce cadre, notons toutefois que le service Enseignement, en collaboration avec la Direction d’école, ne manque pas de redoubler d’imagination et d’efforts ces dernières années pour faire face à une pénurie d’une extrême sévérité (et nous pesons nos mots).
Enfin, pour ce qui concerne la consultation des acteurs de terrain, il est dans nos habitudes de veiller en permanence à travailler en bonne intelligence avec nos Directions d’écoles, des activités parascolaires ainsi que nos équipes pédagogiques et éducatives et de prendre toujours en considération les demandes et besoins des familles d’élèves.
Je vous remercie pour votre écoute.
La question
Monsieur le Président, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins, Chers Collègues,
Le gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles a adopté le 12 mai dernier une note d’orientation qui refonde totalement le calendrier scolaire de l’enseignement obligatoire (maternel, primaire et secondaire) en réduisant la période des vacances d’été et en introduisant un meilleur équilibre entre les périodes d’apprentissage et les périodes de repos. Le projet alterne des périodes de 7 semaines de cours avec 2 semaines de congé. Les congés de l’automne et les congés de printemps seront du coup allongés à d’une semaine, en principe dès la rentrée scolaire en 2022.
Si sur le fonds, mon parti, DéFI, défend depuis de très nombreuses années une refonte des rythmes scolaires, le projet actuellement sur la table suscite beaucoup d’interrogations car ni la Flandre ni la Communauté germanophone n’ont marqué leur intention de suivre rapidement dans cette direction. De même pour l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie Bruxelles. Cette désynchronisation des calendriers posera des problèmes pour les parents qui ont des enfants dans l’enseignement francophone et néerlandophone, ou dans l’enseignement obligatoire et supérieur. Difficultés aussi pour les professeurs qui enseignent dans le secondaire et dans le supérieur par exemple.
Ces craintes sont encore plus vives en Région bruxelloise où coexistent l’enseignement néerlandophone et francophone. Imaginez une famille bruxelloise avec un enfant dans l’enseignement néerlandophone et un autre dans l’enseignement francophone. Il n’aurait tout simplement plus des congès au même moments en cas de non-uniformisation de la réforme. J’attire également votre attention sur la situation particulière des écoles en immersion dont une est présente sur le territoire de la commune. Ces écoles font déjà face à de graves difficultés de recrutement et de stabilisation des enseignants néerlandophones. En l’absence d’uniformisation de la réforme des rythmes scolaires, je crains, et je ne suis pas le seul, que cela ne provoque un détournement encore plus important des enseignants néerlandophones de l’enseignement en immersion en Communauté française et de facto impacte négativement notre école à Auderghem.
Mes questions sont donc les suivantes :
- Le Collège a-t-il été consulté dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires an amont et/ou en aval de la décision ? Si oui, quel a été sa position ? Si non, quel est la position du Collège par rapport à cette réforme et à ses impacts sur notre enseignement communal ?
- Dans la cas où la commune n’aurait pas été consultée, le Collège prévoit-il de mettre en place une consultation des directions d’école, des associations de parents afin de faire remonter au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles les potentielles inquiétudes de terrain ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Matthieu Pillois Conseiller communal
Lien vers le conseil communal du 30 septembre 2021