Réponse à la question orale de Messieurs François Lebovy et Christian Grétry (ECOLO-GROEN)

Auderghem Enseignement Conseil communal Question orale
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Ma réponse à la question orale de Messieurs François Lebovy et Christian Grétry (ECOLO-GROEN) : Ukraine

Une grande majorité des réfugiés sont des enfants, peut-on quantifier le nombre d’enfants ukrainiens dans les écoles communales et quelles sont les prises en charge spécifiques ?

À ce jour, nos écoles communales accueillent 18 enfants réfugiés ukrainiens (plus précisément 8 enfants en classes maternelles et 10 en primaires).

De manière générale, les équipes pédagogiques estiment que les enfants s’intègrent assez bien dans les classes et progressent dans leurs apprentissages, les attentes étant évidemment différentes qu’il s’agisse des mathématiques (où les enfants ukrainiens suivent sans trop de problèmes) ou du français (où les objectifs sont forcément différents du reste de la classe). Dans quelques rares situations, l’intégration semble plus compliquée et il est parfois nécessaire de changer l’enfant de classe pour lui permettre d’avancer à son rythme (c’est notamment le cas pour un jeune élève de première primaire qui rejetait avec violence l’école et les apprentissages et qui après avoir été placé en classe de 3e maternelle a pu s’intégrer et retrouver sa joie de vivre et sa soif d’apprendre).

Les enfants accueillis en primaire bénéficient de plusieurs dispositifs individualisés pour leur permettre d’acquérir certaines bases en français. Nous avons donc mis en place des heures d’accompagnement données par un enseignant via des heures de remédiation ou de cours FLA (Français Langue de l’Apprentissage) ainsi que pour l’une de nos écoles, par un parent bénévole.

Toutes nos écoles ont lancé des appels à la solidarité, tant pour les enfants du SAMU SOCIAL que pour les enfants ukrainiens et l’une d’entre elles a souhaité organiser un petit déjeuner pour les familles des enfants ukrainiens afin de favoriser le contact et le soutien de ces familles entre elles.

Par ailleurs, dans certaines de nos classes primaires nous pouvons compter sur des enfants parlant l’ukrainien ou le russe, ce qui facilite grandement la communication, ceux-ci se prêtant volontiers à un précieux exercice de traduction lorsque le besoin s’en fait sentir.

De manière générale, nos équipes redoublent d’imagination et de créativité et ont développé des outils visuels, des pictogrammes et des astuces pour communiquer avec ces enfants et leurs familles.

Le contact entre les familles hébergeuses et l’école facilite aussi grandement la communication.

Dans le cadre de l’accueil de ces enfants dans les écoles, notre pouvoir organisateur avait l’opportunité d’ouvrir une classe DASPA (Dispositif d’accompagnement des élèves primo-arrivant). Ce dispositif est activable lorsqu’une école accueille au moins 8 élèves primo-arrivants et permet de bénéficier de 12 périodes subsidiées par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Nous avons fait le choix de ne pas avoir recours à ce type de dispositif. D’une part parce que ces 12 périodes ne peuvent être ventilées à souhait ; l’école se verrait donc dans l’obligation de réunir ces enfants d’âge différents (on parle ici de mélanger des enfants de 3 à 12 ans) et dont les besoins diffèrent très sensiblement. D’autre part, parce que nous croyons aux vertus de l’immersion ; se retrouver seul dans une classe d’enfants parlant français est une source d’apprentissage et de motivation particulièrement efficace.

Nous avons donc, à dessein, choisi de garder nos classes telles qu’organisées tout en offrant un soutien pédagogique utile à ces enfants au travers de nos maîtres de remédiation et de FLA, mais également un soutien psychologique individualisé grâce à Laurence, notre responsable de la prévention du harcèlement et des violences visibles et invisibles.

Les retours que nous avons du terrain sont pour l’essentiel très positifs, qu’ils proviennent de nos équipes ou des familles (ukrainiennes et hébergeuses). Nous ferons évidemment le point pour la rentrée prochaine et étudierons la possibilité d’ouvrir ou non un dispositif DASPA pour la rentrée 2022.

Qu’en est-il de l’offre de stage pour les enfants et de cours de français pour les parents durant l’été ?

Comme vous le savez, notre équipe des activités parascolaires organise des plaines de vacances durant les deux mois d’été. Les activités sont divisées en tranches d’âges : 2,5 – 4 ans et 4 – 6 ans et 6-12 ans. Depuis plusieurs années, l’équipe a l’habitude de réserver des places pour les familles qui vivent des situations difficiles d’ordre financière ou sociale.

Durant le congé de Printemps (Pâques) nous avons accueilli 2 enfants venus d’Ukraine dans la section 6 - 12ans. Les difficultés rencontrées étaient d’ordre linguistique, la barrière de la langue complique les échanges. Certains enfants parlaient russe et/ou ukrainien, leur aide a été précieuse tant pour nos équipes d’animation que pour les enfants concernés.

Pour les centres de vacances de cet été, nous avons reçu spontanément plusieurs demandes de la part des familles d’hébergeurs depuis le mois de mai. À ce jour, nous avons reçu 7 demandes d’inscription pour cet été (3 enfants âgés de 4 à 6 ans et 3 enfants âgés de 6 à 13 ans). Enfin, 4 inscriptions « gratuites » ont été octroyées.

À ce jour, quelques places sont restantes. Pour pouvoir s’inscrire, le parent doit créer son compte sur la plateforme d’inscription en ligne. Si les stages apparaissent comme complets, les parents peuvent contacter directement le service. Ces informations ont bien entendu été transmises aux familles hébergeuses.

Pour ce qui concerne les cours de français proposés aux adultes réfugiés, l’Institut de Promotion Sociale d’Auderghem a ouvert 45 places en Français Langues étrangères depuis le 19 avril. Depuis le 9 mai, nous avons pu ouvrir 45 places supplémentaires. Ces 90 places sont occupées jusque fin juin. Le financement de ces cours est assuré via un partenariat entre Actiris et la FWB. . En Région bruxelloise, c’est le plus gros effort d’organisation de cours de FLE : Anderlecht, Schaerbeek, St-Gilles, Ixelles et Uccle en ont aussi organisé, mais pas autant.

Grâce à l’implication de l’équipe et de la direction, il sera possible de proposer 6 semaines de cours de français durant l’été (plus précisément 4 semaines en juillet et 2 semaines en août, donc 120 périodes) à destination des réfugiés ukrainiens domiciliés à Auderghem. Ces cours sont entièrement financés par ACTIRIS.

Les cours se donneront à la salle du penthouse de la maison communale par des enseignantes de l’IAPS. Cette offre permet donc de répondre à une forte demande de la part des élèves qui fréquentent les cours de FLE et de pouvoir aussi prolonger leurs apprentissages durant l’été.

La question

Monsieur le Président, Madame la Bourgmestre, Mesdames les Échevines et Messieurs les Échevins, Chers collègues,

Lors des conseils communaux de ces derniers mois plusieurs de mes collègues ont adressé au collège des questions à propos de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Le conflit va durer et nous devons plus de 100 jours du début l’invasion de l’Ukraine par les forces armées russes, continuer à nous préoccuper des personnes qui fuient cette guerre.

Dans la continuité de ces interpellations précédentes nos questions sont les suivantes : La commune a-t-elle proposé un soutien spécifique aux familles d’herbergeurs.euses ?

Qu’en est-il d’une possibilité de création de logements au niveau régional et ou communal pour soulager ces familles ?

Une grande majorité des réfugiés sont des enfants, peut-on quantifier le nombre d’enfants ukrainiens dans les écoles communales et quelles sont les prises en charge spécifiques ?

Qu’en est-il de l’offre de stage pour les enfants et de cours de français pour les parents durant l’été ?

Nous vous remercions pour votre attention.

François Lebovy et Christian Grétry

Conseillers communaux Ecolo-Groen

Lien vers le conseil communal du 23 juin 2022